Laurent Aoun: réalisation d'une décentralisation administrative et d'un partenariat productif entre le Liban résident et celui expatrié
Enquête: Lamia Chedid
Traduite par: Nicole Khattar
ANI - La Ligue maronite au Liban a tant oeuvré pour activer les relations entre le Liban résident et le Liban expatrié. Une grande vague d'émigration a été enregistrée depuis les années soixante du XIXe siècle, engendrant une large présence libanaise à l'étranger, le nombre des expatriés libanais ayant dépassé celui des Libanais résidents. Face à cette réalité, la Ligue maronite a lancé en décembre 2012, l'étude du projet de la création d'une zone économique libre à Batroun spécialisée dans le secteur de la technologie. Ceci émane de la conviction de la Ligue que le secteur de la technologie est le pilier de l'économie moderne dans le monde.
Le Projet de la zone économique libre à Batroun avait été présenté au Parlement. La Ligue maronite tient à ce que ce projet soit unifiant pour les Libanais, toutes tendances politiques confondues. Cette zone économique libre à Batroun attirera les investissements de la diaspora libanaise et les investissements étrangers dans des secteurs spécifiques, telles que l'informatique, la technologie et les communications.
Le projet sera mis en oeuvre en collaboration avec le diocèse de Batroun et l'évêque Mounir Khairallah, qui a mis un terrain à Kfarhay à la disposition du projet et les travaux sont en cours pour trouver d'autres propriétés dans la région. Il est prévu que ce projet assure de nouvelles opportunités d'emploi pour plus de 5000 citoyens dans une zone entourée par les meilleures universités, jouissant d'une situation géographique particulière et d'une nature belle et sûre. La première priorité de l'Eglise et de la Ligue maronite est d'inciter les jeunes à rester dans leur patrie.
Le président du Comité économique au sein de la Ligue maronite, l'avocat Laurent Aoun a annoncé que "la zone économique contribuera à la mise en place d'un développement équilibré, à la création d'emplois, à faire ancrer le peuple libanais dans sa terre et au retour des expatriés pour qu'ils investissent dans leur pays d'origine", ajoutant qu'en l'absence d'une stratégie nationale pour établir un lien entre la diaspora et le Liban via des projets économiques, un plan de travail avait été adopté pour créer ce lien entre les expatriés et l'économie libanaise.
"Les pays développés oeuvrent pour attirer les immigrants hautement qualifiés, étant donné que ces derniers constituent une force motrice pour leur économie, alors que nous constatons que le Liban exporte ses jeunes hautement qualifiés. Ce projet est venu alors mettre fin à la fuite de cerveaux libanais à l'étranger", a-t-il affirmé.
M. Aoun a ensuite indiqué que " renforcer la décentralisation administrative et garantir une vie digne aux citoyens résidant dans leurs villes et villages en dehors de Beyrouth est l'objectif principal du projet. Pour cette fin, assurer des opportunités d'emplois pourrait être le facteur le plus important dans ce contexte. Plusieurs études ont démontré que le fait d'attirer les investissements aux zones situées à l'extérieur de la capitale élimine le problème du trajet entre ces régions et les administrations publiques, ainsi que le problème du temps et résout également les complexités résultant de la bureaucratie administrative".
Il a souligné que "la Ligue maronite tente depuis des années d'activer les relations entre le Liban résident et le Liban expatrié", affirmant l'importance de la création de zones économiques libres au Liban, puisqu'elles attirent les investissements des expatriés. L'avocat a ensuite révélé que de nombreux expatriés voulaient s'informer des travaux de la zone économique. "La ligue a été contactée par les émigrés libanais qui possèdent des compagnies de télécommunications. Les expatriés se sont dits prêts à installer des branches pour leurs compagnies dans la zone économique si des allégements fiscaux ont été mis en place et les complexités de la bureaucratie ont été résolues", a-t-il dit.
"Le projet de la Ligue maronite vise à réaliser un partenariat national productif et véritable entre le Liban résident et celui expatrié, ainsi que la création d'emplois. C'est pourquoi, nous cherchons à lancer des initiatives encourageantes", a-t-il précisé, ajoutant que "la zone économique contribuera à la redynamisation de l'économie à Batroun" et que "nous étudions actuellement la mise en place de projets similaires dans d'autres régions du Liban".
M. Aoun a par ailleurs rassuré ceux qui ont des préoccupations envers ce projet, en disant enfin: "les investissements seront respectueux de l'environnement. Toute action sera faite en coordination avec le président et membres du conseil municipal dont nous respectons et apprécions les points de vue et les propositions".
=================
