Enquête : Salma Chahine Abou Assaf
Traduit de l'arabe par : Nayla Assaf
Le 24 octobre 2011 a été une journée mémorable pour six dignitaires religieux, fils de l'Eglise catholique. Ces derniers ont consacré leur vie au service de cette Eglise dans leurs pays respectifs. Le Pape Benoît XVI a posé, au début de l'année de foi, une question sur la signification de la foi.
"Nous sommes témoins actuellement de la recrudescence du désert spirituel malgré les découvertes scientifiques et le succès technologique. L'Homme n'est pas devenu plus libre, bien au contraire, les formes d'exploitation, de persécution, de violence et d'injustice n'ont malheureusement cessé d'augmenter", a avancé le Pape Benoît XVI.
Il a également insisté sur "le besoin urgent d'une terre ferme et solide pour nous aider à vivre notre vie spirituelle, même dans les moments les plus difficiles (…). La foi est une grâce divine mais elle est aussi une action humanitaire libre".
"Notre siècle nécessite la présence de chrétiens attachés profondément à Jésus Christ. Ces chrétiens doivent incarner l'histoire du christianisme, notamment dans un livre relatant les nouvelles expériences de la vie avec le Saint-Esprit, nous guidant vers Dieu et nous ouvrant les portes de la vie éternelle ", a-t-il précisé.
Sa Sainteté a voulu, par ses propos, faciliter la voie aux Eglises catholiques pour prendre des décisions appropriées et radicales. Il a déclaré dans ce contexte que "le 24 novembre 2012, un consistoire se tiendra au cours duquel il créera 6 nouveaux cardinaux:
"Mgr James Michael Harvey (1949-), préfet de la Maison pontificale
"SB Bechara Boutros Rahi (1940-), patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient
"Mgr Baselios Cleemis Thottunkal (1959-), archevêque majeur de Trivandrum des Syro-Malankares
"Mgr John Olorunfermi Onaiyekan (1944-), archevêque d'Abuja
"Mgr Rubén Salazar Gomez (1942-), archevêque de Bogota
"Mgr Luis Antonio Tagle (1957-), archevêque de Manille
"Décoration d'honneur"
Selon le vicaire patriarcal pour les affaires judiciaires et juridiques, l'évêque Hanna Alouane, "cette décoration d'honneur (accordée au patriarche Rahi) n'est pas uniquement dédiée aux nouveaux cardinaux mais également aux Eglises auxquelles ils appartiennent ".
Mgr. Alwane a expliqué que cette nomination "n'est pas seulement honorifique mais elle permet aux cardinaux d'assister le Pape à régler des affaires importantes liées à l'Eglise catholique dans le monde. Elle (cette nomination) leur donne la chance de participer à l'élection du nouveau Pape. Elle constitue le plus grand honneur de l'Eglise catholique".
"L'Eglise maronite est fière d'avoir en son sein un cardinal. Le Liban est un petit pays en comparaison aux pays européens, américains ou africains ", a-t-il estimé.
Mgr Alwane a rappelé que selon le patriarche Rahi "le Pape a accordé au Liban cet honneur suite à sa visite en septembre et à l'accueil chaleureux qu'il a reçu, notamment par les chrétiens. La coexistence au Liban, unique en son genre au Moyen-Orient, l'a beaucoup touchée ".
L'histoire des cardinaux
Dans l'Empire romain depuis Théodose, le titre de "cardinalis" était attribué à des officiers de la couronne, des généraux de l'armée, des préfets du prétoire en Asie et en Afrique, parce qu'ils remplissaient les principales charges de l'Empire.
Les cardinaux étaient à l'origine les membres du clergé de Rome, dépendants de l'évêque de Rome qu'ils avaient la charge d'élire. On distinguait trois ordres de cardinaux : les cardinaux évêques des diocèses circonvoisins (évêchés suburbicaires), les cardinaux prêtres, titulaires des paroisses ou titres de la ville de Rome, et les cardinaux diacres, responsables des diaconies romaines.
En 1059, lors de la réforme grégorienne de l'?glise, le pape Nicolas II définit avec plus de précision leur statut et leur accorda un rang supérieur aux autres évêques de l'?glise. En 1179, le pape Alexandre III fit adopter par le IIIe concile du Latran la règle, encore en vigueur, de la majorité des deux tiers pour l'élection d'un nouveau pape. En 1181, les cardinaux prêtres de Rome acquirent le pouvoir exclusif d'élire seuls le pape, en dehors du clergé et du peuple de Rome. Ils obtinrent par là la prééminence sur les évêques.
En 1586, Sixte Quint dans sa bulle Postquam verus a restreint la nomination des cardinaux à ceux qui ont les ordres mineurs depuis au moins un an et fixa à 70 le nombre des cardinaux, en mémoire des 70 vieillards choisis par Moïse et les divisa en 3 catégories: 6 cardinaux-évêques, 50 cardinaux-prêtres, 14 cardinaux-diacres.
En 1917, le nouveau Code de droit canonique a réservé la dignité aux prêtres.
Jusqu'en 1962, les cardinaux de l'ordre diaconal étaient prêtres, mais depuis cette date, ils doivent toujours recevoir la consécration épiscopale, sauf dispense spéciale du pape. Le Code de droit canonique de 1983 reprend cette mesure. Cependant, une dispense spéciale du pape est possible : c'est ainsi que Jean-Paul II a créé des cardinaux prêtres n'ayant pas été consacrés évêques par la suite. Ce fut le cas, à titre d'exemple, des pères conciliaires Henri de Lubac, jésuite, et Yves Congar, dominicain, ainsi qu'un certain nombre de cardinaux récents non électeurs. En revanche, tous les cardinaux actuellement électeurs sont titulaires de la dignité épiscopale.
La création des " cardinaux "
L'évêque Alwane souligne que "le terme officiel et juridique utilisé est la création de cardinaux par la décision de Sa Sainteté le Pape. Il le déclare au cours du consistoire pour la création des cardinaux. Cette dernière fondée sur des caractéristiques relatives à leur idéologie, leurs valeurs et leur piété. Ils doivent jouir de 4 vertus particulières que sont l'esprit de modération, la prudence, le courage et l'équité.
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