ANI - Shireen Abu Akleh, journaliste pour Al-Jazeera, a été abattue d’une balle dans la tête ce mercredi 11 mai alors qu’elle s’apprêtait à filmer un reportage sur des heurts entre des Palestiniens et l’armée israélienne. Les témoignages et son parcours professionnel dressent le portrait d’une journaliste respectée et populaire.
Une reporter aguerrie
Âgée de 51 ans, Shireen Abu Akleh était une journaliste de terrain aguerrie : cela faisait plus de vingt ans qu’elle couvrait les affrontements israélo-palestiniens pour Al-Jazeera en arabe. Elle avait rejoint la chaîne en 1997.
Nida Ibrahim, l’une de ses collègues, a souligné que Shireen Abu Akleh était une « journaliste très respectée ».
Née à Jérusalem, la journaliste possédait la double nationalité américaine et palestinienne. L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a partagé ses condoléances sur Twitter.
Shireen Abu Akleh avait d’abord entrepris des études d’architecture avant de trouver sa voie dans le journalisme. Elle était notamment passée par la rédaction de Radio Monte Carlo (RMC) en début de carrière.
La « voix des Palestiniens »
Fadi Quran, militant de l’ONG Avaaz, en Palestine, lui a aussi rendu hommage sur Twitter : « Shireen était une journaliste courageuse, gentille et d’une grande intégrité que moi et des millions de Palestiniens avons grandi en regardant ».
La reporter était la figure de la région pour la chaîne qatarie.
« La plus célèbre journaliste palestinienne », renchérit Husam Zomlot, ambassadeur palestinien au Royaume-Uni.
« Horrifiée d’apprendre le meurtre par Israël de la journaliste d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh à Jénine ! Shireen a couvert avec audace l’agression d’Israël en Palestine pendant plus de deux décennies », a dénoncé de son côté Huwaida Arraf, une militante et avocate américano-palestinienne.
« Nous avons grandi avec ses reportages sur la deuxième Intifada. Elle était notre voix. Repose en puissance et en paix. Un autre jour, une autre tragédie », a ajouté Salem Barahmeh, un militant palestinien.
Dans une interview, la journaliste confiait sa vision de son métier : « J’ai choisi le journalisme pour être proche des gens. Ce ne sera peut-être pas facile de changer la réalité, mais au moins, je pourrais apporter leur voix au monde. Je suis Shireen Abu Akleh. » Un engagement qu’elle aura porté jusqu’au bout.
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