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Derbas à l?ANI : la crise des déplacés syriens, une « Nakba arabe

Derbas à l’ANI : la crise des déplacés syriens, une « Nakba arabe

 

Entrevue réalisée par Mona Sukkarieh


Traduite par Salwa Moussa


ANI - Le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a considéré que « la crise des déplacés syriens n’était pas une catastrophe, mais plutôt une nouvelle « Nakba " arabe, bien plus importante que celle palestinienne en 1948 ".


« La Nakba palestinienne a fait environ 500 000 réfugiés alors que celle syrienne en a fait, au cours de deux ans, plus d’un million et demi, dont 1 million et 200 000 sont enregistrés au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)", a-t-il précisé.


Dans une entrevue exclusive à l’Agence nationale de l’Information (ANI), M. Derbas a avoué que la société libanaise était instable politiquement socialement et économiquement, et ce même avant l’afflux syrien.


« Ils ont cherché refuge dans un pays dont les institutions sont paralysées et où la classe politique est incapable d’élire un nouveau président de la République
, a-t-il martelé.


« Sur le plan économique, la croissance est à environ 0% ou 1%, mais le problème le plus grave reste le terrorisme qui ne cesse de cibler le pays ", a-t-il signalé.


Le ministre a indiqué que « le Liban a subi une perte de 7,5 milliards de dollars, soit un recul de sa croissance de 8 à 4% ".


« Le taux de chômage a atteint les 14%, et ce à cause de l’emploi des Syriens à la place des Libanais (...)", a-t-il poursuivi.


Par ailleurs, le responsable a noté que « les camps de réfugiés rassemblent uniquement 17 à 18%, alors que le reste est distribué sur le territoire libanais ".


Il a fait remarquer que le pays du Cèdre attendait toujours l’aide financière octroyée par les pays donateurs et approuvée par la Conférence des Amis du Liban.


Evoquant les conditions sociales, M. Derbas a indiqué que la situation s’aggrave à cause de la main d’oeuvre syrienne moins cher, le chaos dans le domaine du logement, la crise de l’électricité, la pénurie d’eau et le problème de l’assainissement qui frappe le pays.


Au niveau éducatif, « les écoles publiques, qui souffrent d'un manque de maintenance, notons-le, ont reçu plus de 100 000 élèves syriens, dépassant ainsi leurs capacités de contenir des étudiants ", selon le ministre.


Il a par ailleurs signalé que malgré les 100 000 qui reçoivent une éducation, 250 000 ne bénéficient pas de ce privilège, relevant, par conséquent, une inquiétude au niveau sécuritaire.


« Ce qui a eu lieu à Ersal est un extrait de ce qui pourrait se produire ultérieurement. Ce village et ses citoyens, qui ont été depuis toujours négligés par l’Etat, ont reçu plus de 90 000 déplacés syriens. Ajoutons ce nombre aux 35 000 Libanais présents, une catastrophe démographie sera alors inévitable
, a-t-il insisté.


Commentant les derniers incidents à Ersal, M. Derbas a exprimé son mécontentement de l’ingratitude de certains envers la gentillesse et l'hospitalité des villageois, précisant que ces personnes-là étaient des « monstres électroniques bien organisés auxquels on a attribué ce rôle ".


Le responsable a critiqué les paroles du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Al-Mouallem, lequel a appelé à coordonner avec les autorités en Syrie dans le cas d’une éventuelle frappe contre elle.


Exprimant son inquiétude quant à l’avenir, il a affirmé à l’ANI que « le chaos régional met le pays en danger, notamment en la présence de milliers de déplacés syriens sur son territoire
.


Interrogé sur les solutions possibles à la crise, il a dit que la meilleure issue serait de mettre un terme à la division entre les compatriotes et l’élection d’un nouveau président de la République.


« La solution débute par un ajustement politique", nous a-t-il confié.


Le ministre des AS a clarifié que la grande majorité des déplacés syriens au Liban était des familles (des femmes et des enfants) et quelques jeunes ayant subi la formation militaire.


« Mis à part les incidents de Ersal, la situation est considérée bonne
, a-t-il assuré, mettant en garde contre une vague de racisme contre les réfugiés syriens les appelant à s’intégrer et à respecter la société libanaise.


Il a, à ce propos, révélé un plan en cours visant à réduire le nombre de déplacés syriens au Liban.


« Le gouvernement a approuvé le plan que j’ai proposé, et par conséquent les réfugiés s’enregistreront chez le gouvernement libanais et non aux bureaux du HCR ", a-t-il élaboré.


M. Derbas a ajouté que « cette initiative, appuyée par la décision du ministre de l’Intérieur, selon laquelle tout Syrien qui retourne chez lui perd son statut de réfugié, permet de contrôler le nombre de personnes affluant au Liban ".


Il a enfin appelé les pays arabes à assumer leur responsabilité face à cette nouvelle « Nakba " syrienne.


======================== S.M.

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