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L'économie nationale au Liban oscille, le secteur bancaire sain et sauf

Enquête par Joseph Farah
Traduite de l'arabe par Sanaa Nehme


L'économie nationale du Liban passe, de nos jours, par des hauts et des bas, comme ça a toujours été le cas d'ailleurs, en raison, notamment, des répercussions des dilemmes politiques internes, du manque de stabilité et de sécurité, de l'exacerbation de la crise syrienne et de l'arrivée massive de quelque 1,5 millions de réfugiés, un chiffre qui dépasserait les 37% du total de la population libanaise.

Les "hauts" ont commencé lorsque le gouvernement de l'intérêt national a vu le jour, dans un temps où le Golfe est revenu sur sa décision d'interdire à ses ressortissants de se rendre au Liban, en plus de la donation de trois milliards de dollars de l'Arabie saoudite à l'armée du Liban, et le retour de l'ancien Premier ministre Saad Hariri au pays.

Les "bas" ont été incarnés par l'incapacité de combler le vide présidentiel, les opérations terroristes qui ébranlent souvent certaines régions et leurs répercussions sur les différents secteurs économiques, y compris celui du tourisme. Les "bas", c'est également l'attente de la concrétisation du don saoudien, la montée du taux de chômage et l'incapacité de créer une atmosphère propice aux investissements.

Oui, des hauts et des bas!

Cela signifie l'épuisement continu de l'économie nationale libanaise qui est devenue étroitement liée aux développements politiques et sécuritaires, aussi bien au niveau local qu'au niveau régional.

Dans son dernier rapport, le Fonds monétaire international (FMI) a abordé les dangers et la faiblesse des finances publiques, soit le retard dans la mise en oeuvre des réformes structurelles et la hausse des taux d'intérêt. Le FMI a également braqué la lumière sur la dette publique qui constitue 150% du PIB ainsi que le déficit en électricité qui toucherait un montant de 3100 milliards de Livres Libanaises (L.L.) par an.

On s'attend de même à ce que l'activité économique en 2014 demeure faible, à l'ombre de l'absence de signes positifs pour résoudre les crises au Liban et en Syrie. En outre, la croissance devrait atteindre 1,8% cette année et 2,5% l'année prochaine.

Cependant, aucun facteur ne pourrait confirmer une véritable amélioration du secteur économique pour le reste de cette année, alors que des journalistes locaux et internationaux prévoient que l'économie du Liban restera en difficulté en attendant des chocs positifs, tant politiques que sécuritaires, à commencer par l'élection d'un nouveau président de la République et par la mise d'un terme aux répercussions de la crise syrienne sur le Liban.

En ce qui concerne le secteur commercial, les marchés sont désormais redynamisés, notamment au lendemain de la formation du gouvernement d'intérêt national et de la reprise des voyages du Golfe au Liban. Néanmoins, l'activité commerciale a été freinée par une dégradation qui s'élève à 13%.

Selon l'Association des commerçants de Beyrouth, une diminution de 37,14% des ventes des produits pharmaceutiques a été observée, tandis que les ventes de téléphones portables ont diminué de 29,41%, celles des livres et des journaux ont également chuté de 24,57%...
Le déficit a dépassé les 8,62 milliards de dollars, en raison d'une baisse des exportations.

La Chine est en tête de liste des pays exportateurs au Liban alors que l'Afrique du Sud est numéro un dans les importations du Liban.

Le secteur politique a, pour sa part, accusé un coup énorme en raison des nombreuses opérations terroristes qui ont secoué le pays depuis le début de l'été, freinant ainsi le tourisme, en dépit des efforts déployés par le ministère du Tourisme à travers le lancement de la campagne "Live Love Lebanon". Un rapport publié par Ernst & Young a récemment fait état d'un taux de 49% de réservations dans les hôtels à Beyrouth pour le premier semestre de l'année en cours, ce qui annonce un retard palpable, surtout que l'économie au Liban dépend principalement du tourisme.

En outre, les exportations industrielles libanaises ont chuté de 17,03%.
Les statistiques établies par la Direction Générale des Affaires Immobilières montrent une régression de la performance du secteur de l'immobilier au Liban. Cela prouve l'absence d'investissements étrangers, qui ont conduit à la stagnation de l'activité de l'immobilier, à l'exception des opérations qui ont lieu à travers les expatriés libanais, prêts à acheter des appartements au Liban.

Il est à noter qu'aucun budget n'existe pour l'année 2014, avec un déficit des finances publiques touchant 11% du PIB et une dette publique qui va bientôt atteindre 150% du PIB.

Séparément, la livre libanaise est encore stable, en raison des réserves de la Banque du Liban (BDL) qui se sont élevées à 37 milliards de dollars et à la suite d'une forte liquidité en devises.

Pour sa part, le secteur bancaire maintient son taux de croissance de 7%, à cause de la confiance des déposants en la résilience du secteur.
En un mot, les indicateurs économiques sont inquiétants, à l'exception du secteur bancaire.

L'expert financier, Dr. Ghazi Wazni, a qualifié l'économie en 2014 de "sombre", signalant qu'elle a été affectée par les développements politiques internes et régionaux ainsi que par les échéances en suspens.

"Il est déplorable que l'année 2014 ne connaisse pas d'amélioration au niveau du dossier du pétrole et du gaz dossier à cause des problèmes politiques," a-t-il regretté.

Il a poursuivi en disant que le retour de l'ancien Premier ministre Saad Hariri au Liban contribuait à instaurer une certaine détente dans le pays, laquelle s'est traduite par un effet positif sur la situation économique et financière. Les améliorations ont été particulièrement ressenties au niveau du marché boursier à Beyrouth sur le plan d'actions de Solidere. Néanmoins, cette positivité pourrait disparaître durant les mois prochains si les désaccords politiques gardent leur statu quo.

A son tour, l'ancien ministre Adnan Kassar, chef de la commission économique, a soutenu que l'économie nationale libanaise n'a pas démontré de résilience face à des défis sans précédent, internes et externes, notant que la croissance ne fera plus de progrès cette année, par comparaison avec 2013.

"Marquer un fort essor économique nécessite un climat politique adéquat duquel le secteur privé dépend", a-t-il indiqué, soulignant l'importance d'élire un nouveau chef de l'Etat, illico presto, de renforcer la démocratie en respectant les échéances constitutionnelles et de limiter tout éventuel débordement des crises régionales sur la scène intérieure.

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