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Les émigrés clandestins libanais en Australie détenus dans l'attente de leur expulsion

Enquête: Sayed Mikhaël
Traduction: Diala Hanna


ANI - Les rebondissements de l'affaire de l'émigration clandestine des Libanais en Australie, qui fut à la Une l'année dernière, n'en finissent plus! Malgré le naufrage tragique, au large de l'Indonésie, du boat-people qui transportait des Libanais partis à la recherche d'une vie meilleure, l'avenir de ceux qui sont arrivés à destination, à leurs risques et périls, est en jeu: détenus par les autorités locales, sans papiers qui permettraient leur retour au pays, ils attendent la décision relative à leur expulsion.

Le bureau de l'Agence Nationale d'Information à Sydney, qui suit cette affaire de près, a contacté le ministère de l'Immigration australien, lequel a confirmé que "les émigrés clandestins n'ont aucun espoir et aucune chance d'entrer en Australie, quelles que soient les circonstances, en vertu des nouvelles lois assez rigides à ce titre".

Le représentant du mufti de la République à Sydney, cheikh Malek Zeidane, et le membre du Conseil consultatif du ministre australien de l'Immigration, Jamal Rifi, se sont également penchés sur cette affaire humanitaire. Ils se sont rendus aux centres de détention où se trouvent les émigrés clandestins, que ce soit à l'île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou à la République de Nauru dans le Pacifique central.

M. Rifi a précisé que 42 Libanais étaient détenus sur l'île de Manus, alors que 23 autres - dont des femmes et des enfants - se trouvaient à Nauru. "35 Libanais sont sur l'île Christmas, à l'intérieur du territoire australien, mais en dehors de la zone d'immigration. Tous ces immigrants se sont rendus clandestinement en Australie l'année passée", a-t-il expliqué.

Selon lui, ces Libanais sont tous de confession musulmane, originaires de Tripoli et du Akkar. "Il leur est impossible d'entrer en Australie ou de régulariser leur situation. La détention et l'expulsion sont les seules alternatives qui se présentent à eux", a-t-il noté.

"Les émigrés clandestins sont les victimes des trafiquants des êtres humains. Ils ont payé des sommes astronomiques pour entrer en Australie mais ils se sont retrouvés dans les prisons. Sans oublier ceux qui ont perdu la vie dans le naufrage du boat-people au large de l'Indonésie, en 2013", a-t-il poursuivi.

M. Rifi a en outre confirmé que des médiations étaient en cours, avec les autorités australiennes, pour permettre le rapatriement de ces détenus aux frais du gouvernement australien. "Nous oeuvrons également pour qu'ils reçoivent des aides financières, mais cela n'est pas confirmé", a-t-il indiqué.

Il a par ailleurs souligné que le principal problème de ces Libanais était qu'ils n'avaient pas de papiers d'identité. "Nous travaillons avec le chargé d'affaires de l'ambassade du Liban à Canberra, Milad Raad, et le consul du Liban à Sydney, Georges Bitar Ghanem, pour assurer des papiers à ces personnes, alors que M. Mohtaz Zrayka s'occupe de cette affaire avec la Sûreté générale libanaise".

"L'ambassadeur d'Australie à Beyrouth, Lex Bartlem, suit cette affaire avec les autorités libanaises et le gouvernement australien et n'épargne aucun effort pour parvenir à une solution", a-t-il affirmé.

Cheikh Zeidane et M. Rifi ont enfin adressé un conseil à tous les Libanais qui désirent s'expatrier en Australie, les incitant à recourir aux moyens légaux à travers l'ambassade d'Australie et à ne pas prendre au sérieux les recommandations des trafiquants d'êtres humains. "Ces derniers touchent leur argent et mettent en danger la vie des immigrants qui, s'ils échappent à la mort, croupissent dans les prisons, où certains tentent même de se suicider pour échapper à leur triste sort", ont-ils conclu.

======================D.H.

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