ANI - (AFP) - Les Bourses mondiales ont évolué dans le vert lundi, digérant sans crainte majeure les nouvelles déclarations de Donald Trump sur de potentiels droits de douane supplémentaires. Le président américain a assuré dimanche qu'il imposerait dès ce lundi des droits de douane de 25% annoncés sur l'acier et l'aluminium. Ces mesures affecteraient beaucoup le Canada, principal fournisseur des États-Unis, tout comme le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud.

Dans ce contexte, les valeurs américaines liées à ces secteurs ont gagné du terrain: Cleveland-Cliffs a bondi de 17,93%, Steel Dynamics a avancé de 4,86%, Nucor de 5,58%, tandis qu'Alcoa a gagné 2,21% et US Steel a pris 4,79%. Mais vers 21H45 GMT, l'exécutif américain n'avait pas encore donné suite concrètement à l'annonce faite la veille par le milliardaire républicain. En conséquence, en Europe, Paris a clôturé en hausse de 0,42%, Londres 0,77% et Milan 0,50%. Francfort a grimpé de 0,57%, après avoir atteint un nouveau record en séance à 21.945,57 points. A Wall Street, le Dow Jones a avancé de 0,38%, l'indice Nasdaq de 0,98% et l'indice élargi S&P 500 de 0,67%.

"Les investisseurs commencent à se rendre compte qu'une grande partie des discours (autour des droits de douane, ndlr) ne porteront guère leurs fruits, la rhétorique apparaissant de plus en plus comme une tactique de négociation", a souligné dans une note Jose Torres, d'Interactive Brokers.

Donald Trump a aussi affirmé qu'il annoncerait "mardi ou mercredi" des "droits de douane réciproques", afin d'aligner la taxation des produits entrant aux États-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l'étranger. Mais "on est pour l'instant loin d'une guerre commerciale ouverte", a commenté Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

Côté obligataire, l'emprunt à dix ans américain restait stable vers 21H45 GMT, à 4,50%, contre 4,49% vendredi. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,36%, contre 2,37%.

Les acteurs du marché attendent désormais la publication, plus tard dans la semaine, des indices de prix à la consommation et à la production pour janvier, et les chiffres des ventes aux particuliers.

Publié mercredi, l'indice des prix à la consommation (CPI) de janvier "sera probablement le chiffre le plus important de tout le mois" car il donnera une indication sur l'évolution de l'inflation annuelle, a assuré auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.

Pour l'analyste, il est "impératif" que l'inflation soit à un taux moins élevé qu'en 2024, autrement "le marché peut oublier les réductions de taux de la Banque centrale américaine (Fed) qui sont prévues cette année". Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed a laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

Nouveau record pour l'or

Les déclarations de Donald Trump ont poussé l'or, valeur refuge, vers le haut. Le métal jaune a franchi la barre des 2.900 dollars l'once pour la première fois de son histoire. Vers 16H50 GMT, il atteignait 2.903,56 dollars.

Le dollar était aussi tiré vers le haut dans ce contexte, gagnant 0,21% par rapport à l'euro à 1,0305 dollar. 

BP s'envole

Le géant britannique des hydrocarbures BP s'est envolé de 7,26% à la Bourse de Londres et de 6,66 à New York, après des informations de la presse ce week-end faisant état d'une prise de participation "significative" du fonds d'investissement activiste Elliott Management. Le cours de bourse de BP est à la traîne par rapport à ceux de ses rivaux, notamment américains. Le fonds Elliott est connu pour demander des changements stratégiques aux groupes dans lesquels il investit.

Le gaz naturel au plus haut depuis deux ans

Le gaz naturel européen s'échange à son niveau de prix le plus élevé depuis février 2023, en raison d'une baisse des réserves européennes.

Vers 21H55 GMT, le tarif du contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagnait 4,16%, à 58,04 euros le MWh.

Les cours du pétrole ont également progressé lundi, poussés par les déclarations de Donald Trump sur de potentiels droits de douane supplémentaires et les sanctions visant le secteur énergétique iranien.

Le Brent de la mer du Nord a gagné 1,62% à 75,87 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, a pris 1,86% à 72,32 dollars le baril.

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