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Sri Lanka: démission du Premier ministre après les attaques menées par ses partisans

ANI -  Le Premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a démissionné lundi, peu après de violentes attaques perpétrées par ses partisans contre des manifestants antigouvernementaux, ayant fait au moins 78 blessés.

Le dirigeant de 76 ans a adressé sa lettre de démission à son frère cadet et président Gotabaya Rajapaksa, ouvrant ainsi la voie à un "nouveau gouvernement d'unité", a déclaré son porte-parole Rohan Weliwita.

Des milliers de loyalistes du camp de Gotabaya Rajapaksa et de son frère, armés de bâtons et de matraques, ont attaqué lundi les manifestants qui campent devant le bureau du président depuis le 9 avril.

Un peu plus tôt lundi, à Temple Tree, dans sa résidence toute proche du bureau présidentiel, Mahinda Rajapaksa avait promis de "protéger les intérêts de la nation" à quelque 3.000 de ses partisans, acheminés en bus depuis des zones rurales. En sortant, ils s'étaient attaqués aux tentes de manifestants appelant au départ du Premier ministre, incendiant leurs banderoles et pancartes.

 

Un couvre-feu immédiat et d'une durée indéterminée a été décrété par les autorités avant d'être étendu au reste de l'île.

La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement eurent franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants anti-gouvernementaux qui exigent le départ de Gotabaya Rajapaksa.

"Nous condamnons les violences perpétrées aujourd'hui contre des manifestants pacifiques et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie, y compris l'arrestation et la poursuite en justice de toute personne ayant incité à la violence", a déclaré sur Twitter, Julie Chung, l'ambassadrice des Etats-Unis appelant au calme et à la retenue sur l'île.

Au moins 78 blessés ont été hospitalisés, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'hôpital, Pushpa Soysa.

Appel à la "retenue

"Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par ceux qui incitent et participent, indépendamment de leurs allégeances politiques", a déclaré sur Twitter le président Rajapaksa, "la violence ne résoudra pas les problèmes actuels".

Selon les autorités, la brigade anti-émeute de l'armée a, pour la première fois, été appelée en renfort de la police. Des soldats ont été régulièrement déployés ces dernières semaines, mais pour protéger les livraisons de carburant entre autres produits essentiels.

Un peu plus tôt lundi, le Premier ministre avait exhorté "la population à faire preuve de retenue et à se rappeler que la violence n'engendre que la violence".

Depuis des mois, l'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de produits alimentaires, de carburant et de médicaments.

Cette crise sans précédent, imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays des devises du secteur touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.

La population manifeste depuis plusieurs semaines reprochant aux frères Rajapaksa au pouvoir d'avoir précipité le pays dans cette crise, et exige leur démission.

Le chef de l'opposition, Sajith Premadasa, a tenté de se rendre dans la zone des affrontements, mais il a été attaqué par la foule et il a été engouffré par son personnel de sécurité dans une voiture et a quitté les lieux.

Vendredi, le président Rajapaksa a décrété l'état d'urgence, pour la deuxième fois en cinq semaines, accordant des pouvoirs étendus aux forces de sécurité, les autorisant notamment à arrêter des suspects et à les détenir pendant de longues périodes sans supervision judiciaire. Il autorise également le déploiement de militaires pour maintenir l'ordre, en renfort de la police.

Les effectifs policiers, comptant 85.000 hommes, ont renforcé la sécurité autour de tous les députés du parti au pouvoir.

Le dirigeant syndical Ravi Kumudesh a prévenu, dans un communiqué ce weekend, qu'il mobiliserait les salariés du secteur public et du secteur privé pour qu'ils prennent d'assaut le parlement national lors de l'ouverture de sa prochaine session le 17 mai.

"Ce que nous voulons, c'est que le président et sa famille s'en aillent", a-t-il ajouté.

 

AFP

 

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