ANI – (Reuters) - Le Premier ministre italien Mario Draghi a appelé mardi l'Union européenne à s'attaquer à la flambée des coûts de l'énergie, estimant qu'elle devait adapter les dispositifs déployés pour faire face à l'épidémie de COVID-19 à l'impact du conflit en Ukraine.

Dans un discours prononcé devant le Parlement européen à Strasbourg, M. Draghi a déclaré que les budgets nationaux ne pourraient pas financer à eux seuls les dépenses nécessaires au maintien des sanctions imposées à la Russie à la suite de son invasion de l'Ukraine sans risquer des bouleversements intérieurs.

"Nous avons besoin de décisions fortes et immédiates", a déclaré Draghi à l'assemblée de Strasbourg, affirmant que l'énergie serait au cœur de la prochaine réunion des dirigeants européens.

Lundi, l'Italie a dévoilé un nouveau plan de relance d'une valeur de 14 milliards d'euros (14,76 milliards de dollars), qui s'ajoute aux plus de 15 milliards déjà budgétisés depuis janvier, afin d'atténuer le choc de la hausse des prix de l'énergie sur son économie.

M. Draghi a déclaré que l'UE devrait étendre le champ d'application de son programme de chômage SURE pour aider les pays membres à protéger leur économie de la flambée des prix de l'énergie.

"Je fais référence à des mesures visant à réduire les factures, mais aussi à un soutien temporaire aux salaires plus bas, par exemple par le biais d'un allègement fiscal", a déclaré l'ancien chef de la Banque centrale européenne.

Il a ajouté que pour les investissements à long terme dans des domaines tels que la défense, l'énergie, l'alimentation et la sécurité industrielle, le modèle devrait être l'UE nouvelle génération, le paquet de subventions et de prêts mis en place pour favoriser la reprise après la pandémie de COVID-19.

M. Draghi - qui a également proposé une conférence visant à optimiser les investissements dans la défense en Europe - a déclaré que les institutions de l'UE ne sont plus équipées pour faire face aux crises actuelles, de l'énergie à la sécurité, et qu'elles doivent être révisées.

"Si cela signifie le lancement d'un processus qui conduira à la révision des traités (de l'UE), embrassons-le avec courage et confiance."

M. Draghi a réaffirmé que l'Italie soutiendrait toute sanction liée à l'énergie contre la Russie, malgré sa forte dépendance à l'égard des importations de gaz russe, et qu'elle prendrait "toutes les décisions nécessaires" pour défendre la sécurité énergétique nationale et européenne.

"L'intégration européenne est le meilleur allié que nous ayons pour faire face aux défis de l'histoire", a-t-il déclaré.

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