Bekaakafra, un village respirant la sainteté et étreignant le ciel

Enquête: Antoinette Challita
Traduction: Diala Hanna/C.P.


ANI - Niché sur la plus haute colline du Liban et du Moyen-Orient jusqu'à toucher le ciel, Bekaakafra est un village modeste dont les ruelles embaument l'encens de la vallée sainte de Qanoubine, où le son des cantiques et des prières résonne... un village exemplaire béni par son saint, Charbel Makhlouf, aux innombrables miracles et guérisons miraculeuses...
 


C'est un village qui refuse la vie urbaine, une bouffée d'air pur, un havre de paix, de calme et de sécurité! Visiter Bekaakafra est une occasion d'admirer un chef-d'oeuvre du Créateur, un paysage magique que les abus n'ont pas encore touché. C'est comme si ce village, suspendu entre ciel et terre, portait encore les empreintes de Dieu...


Les fils de Bekaakafra, malgré leur éducation et leur culture, sont toujours les fils du Jurd, attachés à l'authenticité libanaise. Ils vivent leur vie chrétienne à fond, sont connus pour leur générosité et leur sens de l'hospitalité, mais aussi pour leur courage et leur solidité qui prend racine dans la terre et l'Histoire. Ils sont aussi célèbres pour leur bonté, leur sincérité, leur spontanéité et leur foi profonde. Quant à leur accent et leur dialecte, ils sont nordiques par excellence et ont pour origine la langue syriaque, autrefois fort répandue dans cette région maronite.
 


Quiconque visite ce village sent qu'il est le fils de la nature et ressent l'envie de vivre dans la simplicité, de se désaltérer à ses sources et de se rassasier de ses fruits, abondants grâce à son sol fertile...


Les maisons de Bekaakafra, qui préserve toujours son authenticité, sont anciennes et étonnantes de modestie, comme si le temps s'était figé depuis que le Saint y avait vécu, lui qui y a passé 23 ans avant son entrée au couvent.
 


Les us et coutumes, les traditions et le folklore ancien persistent dans ce village, notamment lors des soirées et des fêtes. Pendant la semaine de la fête de Saint Charbel, une exposition de produits fabriqués par les habitantes est organisée dans la rue menant à la maison du saint. Un mariage traditionnel est également célébré, à la mode du XIX siècle.


Un sol fertile

 

Ce village isolé, qui culmine à 1800 mètres dans le Caza de Becharré, est habité par des villageois qui se considèrent comme les proches d'un Saint connu dans les quatre coins du monde. L'histoire de Bekaakafra remonte au Xe siècle selon l'historien Fouad Ephram Boustany, et à deux mille ans selon une autre étude.
 


Voisin des Cèdres de Dieu, cités à plusieurs reprises dans la Bible, ce village surplombe la vallée sainte de Qannoubine, laquelle a abrité, de 1440 à 1823, 24 patriarches maronites, ainsi que des ermites, des moines et des saints.


Quant à l'étymologie de Bekaakafra, elle est d'origine syriaque, composée de "Bekaa", ou sol, et "Kafra", ou fertile.
 


Plusieurs routes mènent à Bekaakafra: Chekka - Amioune - Hadath el Jebbeh - Bekaakafra, ou Tripoli, Koura - Hadath el Jebbeh - Bekaakafra, Ehden - Bcharré - Bekaakafra ou Deir el Ahmar - Aynata - Cèdres - Bcharré - Bekaakafra.


Seulement un tiers des habitants de Bekaakafra, dont le nombre s'élève à 30000, se trouve toujours au Liban. Les autres se sont expatriés, notamment en Amérique, en Australie et au Mexique, où le nom du village est donné à une rue. Les fils de Bekaakafra comptent parmi les premiers libanais à avoir immigrer et ils ont occupé de hautes fonctions dans leurs pays d'accueil.
 


Les familles de Bekaakafra sont Makhlouf, Challita, Lahoud, Nakad, Elia, Fakher, Maroun, Issa, Moubarak, Sarkis, Moussa, Lichaa, Daoud, Khoury, Barakat, Béchara, Nehmé, Karam, Kozhaya, Zaarour, Yammine, Boulos, Tannous, Trad, Bathani et Elias.


Le climat

 

L'hiver de Bekaakafra est assez rude, et un manteau blanc recouvre le village pendant une grande partie de l'année. Quant à son été, il est sec et bénéfique, ce qui en fait une destination de choix pour passer un week-end ou toute la saison chaude.
 


Le paysage de Bekaakafra est unique, et sa flore riche et variée. La municipalité oeuvre pour sauvegarder les grottes et la végétation riche, pour améliorer l'agriculture et pour transformer les lieux en sites touristiques par excellence.


Les produits

 

Toutes sortes de fruits et de légumes sont cultivés à Bekaakafra qui offre les meilleurs récoltes de pommes du Liban, et dont les pays arabes s'arrachent. Les poires du village sont également célèbres pour leur goût unique. Quant à la culture des pommes de terre, elle est en pleine régression pour plusieurs raisons.
 


Un village exemplaire

Ce village antique, connu pour ses paysages fascinants et ses vieilles maisons datant du XVIIIe siècle, a été ressuscité grâce à l'intérêt euro-méditerranéen qui lui a été porté. Il a été classé quatrième village exemplaire du monde pour 1992.


Un rapport des représentants du comité européen de l'organisation "Mémoire des Maisons" a stipulé la restauration de cent maisons datant du début du XIe siècle (...). Ce projet vise à transformer Bekaakafra en musée international.
 


A noter que les experts de cette organisation avaient retrouvé, dans ce village, des ruines romaines et d'autres datant du temps des croisades.


Sites touristiques

 

Le tourisme à Bekaakafra est religieux par excellence, et les endroits à visiter sont l'église où Saint Charbel avait été baptisé, construite entre le VII et le XIIIe siècle, l'église Notre-Dame construite en 1925, le couvent Saint Eusèbe, la maison de Saint Charbel et la grotte où Saint Charbel priait.
 


Les fêtes du village

Les fêtes à Bekaakafra attirent un grand nombre de fidèles et s'étalent sur plusieurs jours, pour transformer le village en phare de la culture et des activités spirituelles.


Parmi ces fêtes, la naissance de Saint Charbel, la commémoration de son ordination, l'assomption, la Saint Haouchab et la Saint Saba.
 


La municipalité

La municipalité de Bekaakafra revêt une grande importance et son chef, qui a été reconduit pour trois mandats consécutifs, oeuvre pour assurer des opportunités de travail aux fils de son village. Il s'occupe aussi de l'infrastructure de la région et s'évertue à aider les agriculteurs à vendre leurs récoltes. En outre, il a contribué à la construction d'un bassin pour l'irrigation des champs agricoles, en coopération avec les députés Sethrida Geagea et Elie Keyrouz, ainsi que le Fonds koweïtien.


===================

تابعوا أخبار الوكالة الوطنية للاعلام عبر أثير إذاعة لبنان على الموجات 98.5 و98.1 و96.2 FM

  • NNA Services
  • Email Service
  • Mobile App
  • Responsive Website