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L'Université Libanaise souffre de problèmes chroniques

Ecrit par Rihab Aboulhosn
Traduit par Dina Chamseddine


Depuis longtemps, les étudiants de l'Université Libanaise luttaient face aux problèmes dont ils souffraient, tout comme leurs enseignants, en vue d'avoir accès à une université nationale rassemblant les Libanais.

Mais la guerre civile et les politiciens libanais ont nui à l'université libanaise, en contribuant notamment à sa division.

Les étudiants et enseignants de cette université déplorent ces jours-ci la situation de leur établissement universitaire, en faveur duquel ils ont lutté pour qu'il soit à la hauteur de leurs aspirations, loin des divisions partisanes et confessionnelles.

Si les responsables politiques étaient conscients du prix que les anciens ont payé et de l'ampleur des sacrifices consentis par ses élèves et ses enseignants depuis les années 50 pour poser les premières fondations de cette université, ils n'auraient pas provoqué cette avalanche de revendications de la part des enseignants quant à la titularisation qu'ils méritent.

La lutte:


L'Université libanaise a été fondée en 1950, à la suite d'une grève observée par les étudiants des classes populaires pauvres, incapables de payer les frais des universités privées.
De nos jours, les enseignants de cette université, qui y étaient eux-mêmes des étudiants, protestent encore dans les places publiques et devant les bâtiments officiels, pour revendiquer leurs droits.


Le dossier de la titularisation des enseignants:


La question de la titularisation des enseignants de l'université libanaise se pose de nouveau. Plus de 650 enseignants attendent la titularisation, soumise à l'examen depuis un an déjà sans aboutissement.
Ces enseignants ont récemment haussé le ton, annonçant la grève, au moment où leurs collègues titulaires ont observé la grève, réclamant l'approbation de la nomination des doyens de l'université.

 

Le ministre de l'Education, Hassan Diab, qui avait récemment rencontré le président de l'université et ses doyens, semblait ignorer les obstacles entravant la titularisation des enseignants contractuels de l'UL.

 

Une question se pose dans ce contexte. Si le ministre de l'Education, un des responsables de ce dossier, en ignorait les écueils, qui serait en mesure de les connaître? Qui en est le responsable?

 

L'enseignante Wafa Noun, exclue du dossier de la titularisation, s'est indignée du comportement du pouvoir exécutif, lequel prétend refuser l'approbation du dossier, sous prétexte que ce dernier ne prend pas en compte l'équilibre confessionnel.

 

Elle a à ce titre rappelé que le président de la Chambre avait demandé au président de l'UL et au ministre de l'Education, d'appliquer les standards académiques, dans le choix des noms des candidats à la titularisation.

 

Elle s'est interrogée sur cette demande, notant que les partisans du mouvement Amal sont les seuls pressentis à la titularisation parmi les Chiites, ce qui est injuste à l'égard des chiites indépendants, non adhérents à un parti, au même titre que les chrétiens, les sunnites et les druzes non partisans et non affiliés politiquement.

 

Selon le président de l'UL, Adnane Sayed Hussein, le dossier de cette université est délicat. Il a demandé au gouvernement d'approuver deux dossiers importants pour l'université que sont la nomination des doyens et le dossier de la titularisation. Ce dernier est du ressort du conseil de l'UL, représenté actuellement par le président de l'UL et le ministre de l'Education.

 

D'après la responsable du comité des enseignants contractuels de l'UL, Mirvat Ballout, le problème réside dans le report annuel de l'approbation de la titularisation, qui devait avoir lieu chaque année. De ce fait, le nombre des contractuels s'accumule pour atteindre les centaines.

 

Elle a signalé que la dernière titularisation au sein de l'UL a eu lieu en mai 2008, en faveur de 686 enseignants. Et depuis cette date, aucun enseignant n'a été titularisé, malgré le fait que plus de cent enseignants atteignent l'âge de la retraite chaque année.

 

Mme Ballout a précisé que l'approbation du dossier de la titularisation des contractuels est nécessaire pour deux raisons.


En premier lieu, pour l'UL, puisque avec la mise en oeuvre du système MB, l'université aurait besoin de nouvelles spécialisations.


En second lieu, l'université ne peut poursuivre son travail avec des enseignants contractuels, puisque ces derniers n'ont pas le temps nécessaire pour effectuer des recherches scientifiques et suivre l'évolution de leur spécialisation.

 

Mme Ballout a rappelé que le dossier de la titularisation des enseignants est actuellement soumis au conseil des ministres, en attendant son approbation, notant que les normes de la vacation, de la compétence et de l'ancienneté sont prises en considération.

 

Selon ses propos, le gouvernement doit approuver le dossier, tout en avalisant un mécanisme pour titulariser les contractuels en vue de régler définitivement ce problème.

 

En réponse à une question sur les mesures qui seront prises par les enseignants contractuels dans l'avenir, elle a rappelé que ses collègues et après cinq ans de mouvements de protestation, ont refusé de décréter la grève ouverte, tenant compte les intérêts des étudiants.
Cependant elle impute la responsabilité de l'année universitaire au Conseil des ministres, puisque les contractuels n'ont guère l'intention de renoncer à leurs droits et vont poursuivre la grève jusqu'à l'approbation de leur titularisation.

 

Madame Wafa Noun a indiqué pour sa part que les problèmes de l'UL ne découlent pas uniquement du dossier de la titularisation et du Conseil de l'UL, mais viennent également du "comité des entraîneurs de cette université". Un comité dont le problème est encore soumis au Conseil des ministres, et qui n'a pas été traité à ce jour.

 

Mme Noun a indiqué avoir discuté avec les responsables des enseignants exclus du dossier de la titularisation, mais en vain.

 

Elle a estimé que les équilibres confessionnels et les partages politiques étaient à l'origine de l'injustice à l'égard des enseignants contractuels, non affiliés et indépendants politiquement.

 

Mme Noun qui refuse la grève comme moyen de pression, a estimé que ce genre de protestation ne règlait pas le problème, critiquant le fait d'interdire ses collègues, exclus du dossier de titularisation, de rentrer à leur classe pour enseigner, comme cela a eu lieu au siège de l'UL à Hadeth.

 

Elle a précisé qu'elle respectait le point de vue des contractuels grévistes, mais sans que ces derniers imposent pour autant leurs opinions aux autres.

 

Mme Noun a enfin annoncé que les enseignants exclus du dossier de la titularisation, vont rencontrer le comité ministériel, constitué de ministres de différentes familles politiques et chargé d'examiner leur situation.

 

"Nous soumettrons notre point de vue, d'appliquer notamment des standards clairs et précis pour la titularisation", a-t-elle conclu.

 

============D.CH./V.MW.

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